Syndrome d’apnées du sommeil : 6 informations essentielles à connaître pour tous

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By Juliana

Vous êtes victime de ronflements puissants et irréguliers la nuit, tout en éprouvant une fatigue intense durant la journée ? Il se pourrait que vous ayez le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS). Cette affection courante, touchant environ 8 % de la population, demeure encore largement méconnue. Elle se manifeste par des pauses respiratoires (apnées) durant le sommeil, pouvant survenir plusieurs centaines de fois par nuit. Concrètement, ce syndrome se caractérise par des obstructions répétées des voies respiratoires supérieures, entraînant des épisodes d’asphyxie qui perturbent constamment le sommeil du patient. Les répercussions sont majeures, comme l’indique le CHUV : un sommeil non réparateur provoque somnolence diurne, troubles cognitifs et diminution de la qualité de vie. De plus, le stress dû à ces épisodes d’asphyxie augmente le risque de maladies cardiovasculaires. La gravité du syndrome d’apnées du sommeil se mesure à travers l’indice d’apnées/hypopnées (IAH) : un indice entre 5 et 15 indique des apnées légères, entre 16 et 30 un caractère modéré, et supérieur à 30 une forme sévère.

Cependant, seulement une fraction des personnes touchées reçoit un diagnostic et un traitement pour ce trouble respiratoire nocturne, malgré une prévalence en hausse, surtout avec l’augmentation de l’obésité. De nombreux patients minimisent les symptômes qui les affectent. En outre, d’autres signes passent souvent inaperçus. « Le SAHOS est le trouble respiratoire le plus courant durant le sommeil. Toutefois, la fatigue et les ronflements ne constituent pas les seuls symptômes. N’importe qui peut en souffrir. Environ un milliard de personnes à travers le monde sont concernées, mais cette maladie reste souvent non diagnostiquée ou non traitée. Plusieurs raisons peuvent expliquer une fatigue persistante. Si personne ne fait mention de vos ronflements, de votre consommation de caféine, ou de votre façon de conduire, vous pouvez facilement ignorer ces signes. En outre, beaucoup ignorent ce qu’est le SAHOS et son impact potentiel, de même que la personne partageant votre lit. » souligne le Dr Gracia Nabhane, spécialiste du sommeil à l’University of Missouri Health Care.

Découvrez 6 faits méconnus sur le syndrome d’apnées du sommeil

1. L’apnée obstructive du sommeil ne se résume pas aux ronflements

Conseil de l’experte : Le SAHOS se produit lorsque vos voies respiratoires s’effondrent durant le sommeil, obstruant partiellement ou totalement le flux d’air. Une interruption complète de ce flux se nomme apnée, tandis qu’une réduction entraînant une chute du taux d’oxygène de 3 à 4 % est qualifiée d’hypopnée. Tout le monde peut rencontrer des problèmes respiratoires pendant le sommeil, surtout lorsque les muscles se relâchent. Chez l’adulte, cinq interruptions ou plus par heure indiquent une apnée du sommeil. Entre 15 et 30 apnées par heure suggèrent un SAHOS modéré, tandis qu’un chiffre supérieur à 30 est considéré comme sévère. En vérité, le ronflement ne représente qu’un symptôme parmi d’autres, et de nombreux ronfleurs ne souffrent pas de SAHOS. Ce trouble perturbe le sommeil de manière significative, avec d’autres symptômes à reconnaître :

  • Somnolence durant la journée ou sommeil peu reposant
  • Difficulté à se concentrer
  • Réveil avec une sécheresse buccale
  • Problèmes d’érection ou baisse de libido
  • Fréquent passage aux toilettes la nuit
  • Maux de tête au réveil
  • • Changements d’humeur notables

2. De nombreux facteurs de risque sont associés à l’apnée du sommeil

Conseil de l’experte : Les professionnels utilisent le questionnaire STOP-BANG pour évaluer le risque de SAHOS et déterminer si un test de sommeil est nécessaire. Ce questionnaire évalue huit facteurs de risque, tels que :

  • Ronflements, souvent forts et fréquents
  • Fatigue persistante même après une nuit complète de sommeil
  • Apnées constatées, semblables à un étouffement ou un arrêt temporaire de la respiration
  • Hypertension artérielle, surtout si elle n’est pas contrôlée
  • Indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 35
  • Âge de 50 ans ou plus
  • Circonférence du cou de 40 cm ou plus
  • Genre, les hommes ayant un risque plus élevé que les femmes

Pour évaluer votre risque, cumulez un point pour chaque facteur applicable. Un score de deux ou moins indique un risque faible, tandis qu’un score de cinq ou plus représente un risque élevé. Nous prêtons généralement plus d’attention aux scores de trois ou plus. Cependant, certaines personnes, comme les jeunes ou les actifs avec un IMC sain, peuvent souffrir tout de même d’apnée du sommeil sévère.

3. Testez l’apnée du sommeil depuis chez vous

Conseil de l’experte : Si vous présentez des signes de SAHOS, le passage par un laboratoire de sommeil n’est pas toujours nécessaire. Un test peut être effectué à domicile, sous la forme d’un enregistrement polygraphique. Ce test, d’une durée minimale de 6 heures, mesure l’électrocardiogramme, les mouvements de la respiration et le débit d’air. Grâce à un capteur au doigt, il analyse également l’oxygénation du sang durant les apnées et hypopnées. Après avoir visionné une courte vidéo et récupéré le matériel, vous renvoyez l’équipement par courrier. Votre médecin vous contactera pour discuter des résultats. Bien que les tests à domicile soient moins complets que ceux effectués en laboratoire, ils permettent un diagnostic efficace et un suivi des patients, tout en offrant plus d’accessibilité à ceux qui ne peuvent pas se déplacer.

4. Un SAHOS léger ne requiert pas toujours un traitement médical

Conseil de l’experte : Je compare l’apnée du sommeil légère à une vitesse excessive de 90 km/h dans une zone limitée à cette vitesse. C’est un excès de vitesse, mais moins dangereux que de rouler à 160 km/h. Si vos symptômes restent légers et qu’ils n’affectent pas vos activités, des ajustements de mode de vie pourraient suffire pour y remédier. Voici quelques modifications à envisager :

  • Éviter l’alcool, surtout en soirée : cela nuit au sommeil et relaxe davantage les muscles des voies respiratoires.
  • Pratiquer plus d’exercice : augmenter le nombre de pas quotidiens peut changer la donne.
  • Perdre du poids : une légère perte de 2 à 5 kg peut diminuer le SAHOS de façon significative.
  • Cesser de fumer : cela réduit l’inflammation et l’enflure des voies respiratoires, améliorant ainsi le sommeil.
  • Changer de position de sommeil : privilégier une position latérale ou verticale peut réduire les risques d’obstruction des voies respiratoires.

5. Un SAHOS modéré ou sévère non traité peut causer d’autres troubles de santé

Conseil de l’experte : Plusieurs maladies chroniques sont souvent liées au SAHOS. De nombreux patients consultent initialement pour d’autres problèmes de santé. Pendant le sommeil, le rythme cardiaque et la tension artérielle baissent généralement. Cependant, le SAHOS impose un stress considérable. Imaginez étouffer plusieurs fois durant la nuit : cela peut générer de l’anxiété et accroître la pression artérielle. Un SAHOS non pris en charge augmente le risque de :

  • Fibrillation auriculaire
  • Problèmes urinaires
  • Taux d’insuline élevé
  • Stéatose hépatique
  • Hypertension artérielle
  • Accident vasculaire cérébral

6. Il existe de nombreuses solutions pour traiter le SAHOS

Conseil de l’experte : Le traitement du SAHOS consiste à garantir une respiration continue durant la nuit. Les professionnels disposent de diverses méthodes en fonction de la sévérité de votre condition :

  • PPC (Pression Positive Continue) : cet appareil utilise l’air pour garder vos voies respiratoires dégagées. C’est le traitement le plus efficace, avec un taux de succès proche de 100 %. Les nouveaux appareils sont plus légers et silencieux.
  • Appareils dentaires : souvent adaptés par les dentistes, ces appareils repositionnent votre mâchoire et votre langue pour éviter l’obstruction des voies respiratoires.
  • Thérapie positionnelle : cette méthode comportementale utilise des dispositifs pour éviter que vous ne dormiez sur le dos, efficace pour les cas d’apnée obstructive.
  • Chirurgie pour dégager les voies respiratoires : les chirurgiens peuvent retirer des tissus obstructifs pour améliorer la respiration nocturne.
  • Implantation d’un stimulateur du nerf hypoglosse : un petit appareil est inséré, surveillant votre respiration pour stimuler la langue pendant le sommeil.

Les solutions non chirurgicales demeurent le premier recours pour traiter l’apnée du sommeil, un appareil de PPC étant le plus recommandé. Cependant, pour ceux qui souffrent de SAHOS modéré à sévère et qui ne tout supportent pas le traitement, d’autres options sont envisageables. Il est essentiel de consulter un professionnel compétent pour explorer votre situation et garantir un suivi adéquat.

Juliana

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